Anciennement la Coupe Rogers

Fierté et nostalgie pour les directeurs de la Coupe Rogers en ce 40e anniversaire du tournoi

4 août, 2019

N’importe quel amateur de sports qui s’intéresse le moindrement au tennis canadien devrait le savoir à l’heure actuelle ; plusieurs affiches placardées un peu partout à travers la ville et de nombreuses entrevues sur le sujet, ce n’est plus un secret pour personne. La Coupe Rogers de Montréal fête ses 40e ans d’existence cette année et les célébrations seront au cœur de toute l’édition 2019 du tournoi.

Pour lancer officiellement les festivités, une conférence de presse et trois panels de discussion, vendredi, où anciens (et actuel) directeurs du tournoi, commanditaires et joueurs ont discuté de l’évolution de la Coupe Rogers au fil du temps et en ont profité pour se replonger dans leurs plus beaux souvenirs.

Richard Legendre, qui a été le directeur du tournoi de 1988 à 2001, avait des étoiles dans les yeux en se remémorant les meilleurs moments de ses 13 années de service.

Photo : Patrice Bériault

« Ça me rend très heureux parce que c’est vraiment un beau moment pour tout le monde de se retrouver après 40 ans, a-t-il déclaré vendredi. Il faut le reconnaître, le tournoi est peut-être un des plus grands succès sportifs québécois. Ça partait de tellement loin il y a 40 ans. Ça partait d’un vieux stade de baseball abandonné. À la première édition, il y a eu 8000 personnes — pas pour la finale, pour toute la durée du tournoi. On a réussi à se placer en haut de l’échiquier international, on est constamment en progression,

« Parce qu’on regarde au fil des ans, il y a toujours eu des améliorations, des ajouts, ce qui fait que Montréal a maintenu sa place au sommet. Alors d’avoir fait un petit bout de chemin à travers tout ça et de regarder les résultats maintenant, de voir que ce qu’on cherchait à faire c’était de développer des joueuses et des joueurs en réinvestissant les profits, cette année c’est comme la consécration. La boucle est plus que bouclée. »

M. Legendre a été le principal artisan du projet de construction du nouveau stade du parc Jarry dans les années 1990, mais il est surtout très fier d’avoir réussi à « démocratiser » la Coupe Rogers à un moment où le tournoi prenait de plus en plus d’ampleur sur la scène internationale.

« On avait organisé des épluchettes de blé d’Inde, des activités culturelles, une programmation en parallèle et on avait décidé d’avoir des porte-paroles, des artistes, ce qui est encore le cas aujourd’hui, a-t-il évoqué. À notre première année en 1996, on a eu Claude Meunier comme porte-parole, qui était une très grande star à l’époque à cause de La Petite Vie. […] Le jour où on a annoncé Claude Meunier comme porte-parole, on a vendu plus de billets pour le tournoi que le jour où on a annoncé la participation de la numéro 1 mondiale.

« C’est là où j’ai compris que les gens n’achetaient pas des billets — en tout respect pour Claude — pour voir Claude Meunier être porte-parole, mais bien parce qu’on avait réussi à rejoindre les gens grâce à cette annonce. Ce soir-là, il était invité au talk-show populaire de l’époque avec Julie Snyder, ce qui fait que beaucoup de gens avaient entendu parler du tournoi, et là plein de monde avait décidé d’acheter des billets. Et tout ça pendant qu’un petit communiqué qui annonçait la numéro 1 mondiale passait un peu dans le beurre. J’ai réalisé que l’appui des Montréalais et des Québécois est ce qui a fait le succès du tournoi. Mais pour ça, il fallait les rejoindre, et je pense que le tournoi réussit à le faire de façon remarquable chaque année. »

Photo: Patrice Bériault

Eugène Lapierre, qui a succédé à Richard Legendre après avoir été son assistant pendant quelques années et qui est le directeur actuel du tournoi, a répondu à toutes les questions possibles sur les célébrations du 40e de la Coupe Rogers au cours des dernières semaines.

Mais ce qu’il souhaite qu’on retienne avant tout, c’est son niveau de réjouissance de voir son travail porter ses fruits devant ses yeux.   « On a tellement une bonne équipe, a-t-il martelé vendredi. Ce que ce tournoi m’a donné, c’est le plaisir de travailler en équipe et d’aboutir un projet qui plaît à tout le monde et qui donne des résultats. Depuis une semaine que je répète que les retombées de la Coupe Rogers, on les remet dans le développement du tennis. Avec les débuts du Centre national — l’autre projet auquel j’ai participé, avec la nouvelle galerie de presse et les terrains de terre battue sur le toit — ici à Montréal, Milos Raonic, Vasek Pospisil, Eugenie Bouchard, tous les jeunes sont venus en ville. Ce qui est formidable, c’est que puisqu’on travaille dans les bureaux en haut, quand on descend pour dîner au mois de février, on voit les jeunes qui mangent, Félix [Auger-Aliassime], Bianca [Vanessa Andreescu] et compagnie. Et là, on les voit aussi connaître du succès sur la scène internationale. C’est ça. C’est exactement pour ça qu’on fait ce qu’on fait. On les développe et on crée un show incroyable. La fierté pour moi, c’est ça. »

(Photo en vedette : Patrice Bériault)

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