Chris Adolphe est de retour à son poste préféré : récupérer les balles au filet sur le Court central.
Le jeune de 19 ans en est à sa deuxième année en tant que capitaine de l’équipe des chasseurs de balles et à sa septième participation au tournoi (sans le report de l’an dernier à cause de la COVID, ce serait sa huitième année). Cet étudiant de deuxième année en génie à l’Université de Toronto affirme qu’il n’y a rien de tel que la montée d’adrénaline qui se produit pendant un match lorsqu’on court à toute vitesse pour récupérer les balles.
« Avoir cette chance est incroyable », mentionne Chris. « Qui n’aimerait pas qu’un service de (Denis) Shapovalov à 209 km/h arrive vers lui sur le Court central. Rien ne peut battre ça. »
Le tennis a toujours occupé une grande place dans la vie de Chris. Il a contracté le virus de l’équipe des chasseurs de balles lorsqu’il était préadolescent, en regardant ses frères jumeaux de 14 ans et sa sœur de 16 ans travailler au tournoi, tandis qu’il regardait les matchs dans les gradins avec ses parents. Il faut être âgé de 13 ans pour se joindre à l’équipe et il avait très hâte.
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« Je me souviens qu’en regardant mes frères et ma sœur sur le Court central, je me disais : “Je veux vraiment faire ça”. Alors l’année suivante, j’ai tenté ma chance et le reste appartient à l’histoire. »
En tant que capitaine d’une équipe de chasseurs de balles, une grande partie de son rôle consiste à encadrer les plus jeunes membres de l’équipe. Il doit notamment surveiller ce qui se passe sur le terrain ainsi que prodiguer des conseils et donner de la rétroaction aux nouveaux coéquipiers.
La COVID-19 a modifié les tâches des chasseurs. Avant, ils géraient les serviettes des joueurs et les parasols utilisés aux changements de côtés. En raison des nouveaux protocoles, ces tâches sont supervisées par un comité différent dont le travail consiste à s’assurer que les joueurs ont tout ce dont ils ont besoin lorsqu’ils arrivent sur le terrain et tout au long du match.
L’objectif principal de l’équipe des chasseurs de balles cette année est de s’assurer que les balles sont remises aux joueurs efficacement et que les matchs se déroulent sans problème.
Une journée type
Au début de la journée, l’équipe se réunit dans une salle surnommée « the jive » qui se trouve à une minute de marche de l’entrée du Court central. Les chefs de comité et les capitaines des équipes de chasseurs se réunissent pour transmettre toute information pertinente pour la journée. Ensuite, tout le groupe se rassemble.
Le cri de ralliement de l’équipe des chasseurs de balles, qui termine habituellement ces réunions et qui met parfois les amateurs sur le Court central en forme pour la journée, n’a pas lieu cette année, COVID exige.
« Il faut être très proches les uns des autres pour faire notre cri », explique Chris. « Nous le faisons parfois à l’extérieur, juste devant l’entrée principale, afin de stimuler les spectateurs avant les matchs de la journée. Malheureusement, nous ne pouvons pas faire ça cette année. »
Viennent ensuite les petites compétitions qui déterminent quelle équipe choisira les premiers matchs. Le dernier jour du tournoi, ils organisent un jeu qui s’apparente à « roche, papier, ciseaux », et, aux dires de Chris, c’est très compétitif.
« C’est l’une des compétitions les plus intenses que j’ai vues », admet Adolphe, sans même un soupçon de sourire.
Six membres de l’équipe sont sur le terrain à la fois et ils occupent trois postes : deux au filet, deux sur ce qu’on appelle le « côté serviette » ou le « côté télévision » (parce qu’ils ont le plus de temps d’antenne à l’arrière), et deux sur le côté « sans serviette », qu’on ne voit pas autant à la télévision.
Il y a toujours un capitaine d’équipe sur le terrain qui est là pour parler à l’arbitre et coordonner les efforts en cas de problème sur le court. Chaque équipe est généralement composée de 12 ou 13 membres. Cette année, il y a quatre équipes pour un total de 49 personnes. Dans le passé, il y avait six équipes, soit 78 chasseurs de balles.
Chris a trouvé l’été dernier difficile, car il n’y avait pas de tournoi. Il était donc très excité quand il a appris en juillet que le tournoi allait avoir lieu. Pour lui, l’attrait principal de ce rendez-vous annuel est surtout l’ambiance de famille que l’équipe des chasseurs de balles cultive depuis des années et, bien sûr, l’occasion de voir les grands joueurs comme Nadal, Federer et Djokovic en action.
« Nous sommes une famille assez proche et nous avons développé des liens très forts », poursuit-il. « Même si le tournoi ne dure qu’une semaine, c’est la semaine de l’année que j’attends le plus impatiemment. De plus, j’aime le tennis et grâce à l’équipe des chasseurs, j’ai eu le privilège de regarder et d’apprendre des meilleurs joueurs du monde. »