Anciennement la Coupe Rogers

En route vers la Coupe Rogers : Djokovic en numéro 1

14 mai, 2019

Bienvenue à En route vers la Coupe Rogers, un récapitulatif hebdomadaire de l’action sur le circuit professionnel de l’ATP avant l’édition 2019 de la Coupe Rogers présentée par Banque Nationale, qui aura lieu du 2 au 11 août, au Stade IGA.

Cette semaine, nous revenons sur l’Open Mutua de Madrid, quatrième épreuve du Circuit Masters 1000 de l’ATP Tour.

Photo : Mutua Madrid Open

La semaine dernière : Djokovic en numéro 1

L’histoire

La caravane de l’ATP faisait escale dans la capitale espagnole pour le deuxième gros rendez-vous de la saison sur la terre battue. Bien malin qui pouvait alors prétendre dégager un favori clair à la couronne madrilène, tant la hiérarchie établie au fil des années sur l’argile semblait mise à mal ce printemps.

Ainsi, c’est en candidat prudent que s’avançait le roi Rafa au moment de fouler la « pista central » Manolo Santana. Refroidi par ses échecs récents dans ses jardins de Monaco (Fognini) et de Barcelone (Thiem), Nadal se voyait en outre offrir une entrée en matière hasardeuse. La sensation canadienne Félix Auger-Aliassime se dressait d’emblée sur le chemin de l’Ibère, nanti de quelques solides références sur terre battue engrangées en Amérique du Sud et d’une victoire autoritaire sur son compatriote Denis Shapovalov au premier tour.

Le duel n’a finalement pas ménagé de suspense, le héros local passant le test sans grande frayeur, pour une marque finale de 6-3 et 6-3. L’espoir montréalais aura laissé entrevoir de très belles choses malgré la défaite. On demande à revoir donc, et vite.

Pour le reste, le début du tournoi ne réservait pas de grandes surprises, à l’exception de la disparition prématurée de Daniil Medvedev et, dans une moindre mesure, celle de Juan Martin del Potro, de retour après de longues semaines d’absence et une inquiétante blessure au genou.

Parlant de retours, il en était justement beaucoup question à Madrid où une figure cristallisait l’attention : Roger Federer. Absent de la surface depuis 2016, l’homme aux 20 titres de Grands Chelems arrivait sans repères en Espagne, bien que restant sur une excellente dynamique (victoire à Dubaï, finale à Indian Wells, victoire à Miami). Affronter Gasquet (encore un retour) pour sa mise en route ne semblait pas insurmontable. Ce ne le fut pas. Enchaîner au tour suivant face à un Monfils en net regain de forme en 2019 suffisait en revanche à rassurer sur son niveau actuel sur terre battue.

Pour s’abreuver d’émotions, il fallait se tourner vers la tournée d’adieu de David Ferrer. Battre son compatriote Roberto Bautista Agut d’entrée de jeu relevait de l’exploit. Venir titiller le tenant du titre Alexander Zverev au tour suivant constituait une marche trop haute. L’issue du match comme le score importaient peu, l’ovation réservée par la Caja Magica et la confrérie des joueurs au Valencien en disait long sur l’immense carrière du courageux Espagnol, entamée à l’aube du millénaire. Adios y gracias, Ferru.

En quart de finale, six des huit premières têtes de série étaient au rendez-vous, accompagnées pour l’occasion de Marin Cilic (9e) et de Stanislas Wawrinka, tombeur de Kei Nishikori.

Le forfait de Cilic offrait à Djokovic un repos inespéré avant d’aborder le carré d’as. Il y retrouvait Dominic Thiem, tombeur de Federer à l’issue d’un match plus qu’enthousiasmant. Un match qui malheureusement entama quelque peu le moteur de l’Autrichien, Djoko s’imposant en deux bris d’égalité.

Dans le bas du tableau, le combat de la « nouvelle génération » voyait Tsitsipas triompher non sans peine de Zverev, quand celui de la « vieille garde » tournait court, Nadal étrillant Wawrinka par 6-1 et 6-2 avec une impression de facilité encore jamais entrevue cette année sur SA surface. On croyait alors le Majorquin lancé comme une balle vers le titre. Le camarade Stefanos ne l’entendait pas de cette oreille. Ramené à ses études par Rafa en demi-finale des internationaux d’Australie, il prit une revanche tonitruante dans l’antre de l’Espagnol. Voici le Grec au rendez-vous de la grande finale, sa deuxième en Masters 1000 après Toronto l’année passée, déjà face à Nadal.

L’unique affrontement entre Djokovic et Tsitsipas datait aussi de l’édition 2018 du tournoi torontois, épiphanie du Grec sur le circuit qui s’imposa alors face au récent champion de Wimbledon. Auréolé de sa victoire sur Rafa, on imaginait presque « Tsitsi » favori face au gros minet. C’était faire peu de cas de l’accumulation des matchs pour Stefanos (vainqueur le dimanche précédent à Estoril) et d’une programmation pas forcément à son avantage (demi-finale conclue la veille peu avant minuit). Nole aura toutefois été à la hauteur de l’occasion, proposant un jeu sans fioriture et n’ouvrant jamais la porte à son adversaire, soit à l’image d’un tournoi où il ne concéda aucune manche. Pour le Serbe, il s’agit d’un 33titre du Circuit Masters 1000, égalant ainsi la marque de Nadal. Confirmation attendue à Rome… à moins que les cartes ne soient de nouveau rebattues.

Les faits

  • Dimitrov quitte Vallverdu : éliminé dès le premier tour par Taylor Fritz, le Bulgare de 27 ans a tiré les conclusions d’un début de saison bien en deçà de ses ambitions en se séparant de son entraîneur Dani Vallverdu. Le vainqueur 2017 des Finales de l’ATP devra rapidement remettre son jeu à l’endroit, sous peine de passer du statut de « Bébé Federer » à celui d’espoir déchu.
  • Madrid laissera un souvenir mi-figue mi-raisin à Federer. Après avoir effacé deux balles de match face à Monfils en route vers les quarts, il en dilapida tout autant au tour suivant face à Thiem, pour finalement s’incliner. La définition même de l’ascenseur émotionnel.
Photo : Mutua Madrid Open

Cette semaine : direction Rome

Ultime répétition générale avant Roland-Garros, les Internationaux BNL d’Italie verront les meilleurs mondiaux redescendre au niveau de la mer (Madrid se situant 650 m au-dessus) pour établir le dernier bulletin préalable à l’examen final sur terre battue.

De l’avis des joueurs et des observateurs, les conditions de jeu y sont traditionnellement les plus proches de celles proposées à Paris. La compétition romaine offrira donc de précieux indices quant aux forces en présence à une semaine de la deuxième épreuve du Grand Chelem.

Octuple lauréat du tournoi et tenant du titre, Nadal bénéficie encore des faveurs des pronostics, même si Djokovic, qui le précède largement au classement mondial, a toujours été plutôt inspiré à Rome (quatre titres et quatre autres finales) et arrive sur son élan. On exigera peut-être moins de Zverev, vainqueur en 2017, mais toujours sur le chemin de la reconquête après un début de saison en deçà des standards établis l’année dernière.

Les regards seront aussi tournés vers la vedette locale Fabio Fognini, qui a prouvé à Monte-Carlo qu’il était plus qu’un amuseur de galerie avec un tempérament bouillant.

Photo : Mutua Madrid Open

Le contingent canadien

Après leur affrontement au premier tour du tournoi madrilène, les camarades Auger-Aliassime et Shapovalov évolueront cette semaine sur la terre battue du Foro Italico de Rome pour un nouvel épisode du Circuit Masters 1000, épisode dont Milos Raonic, toujours ennuyé par son genou droit, sera malheureusement absent.

Leurs compatriotes Brayden Schnur et Filip Peliwo participeront au Challenger de Gwangju, en Corée du Sud, tandis que Peter Polansky prendra part à celui d’Heilbronn, en Allemagne. On suivre également le parcours de Steven Diez du côté de l’Open Belem de Lisbonne

(Photo en vedette : AFP/Getty Images)

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