Anciennement la Coupe Rogers

L’homme, le joueur, la légende ; Daniel Nestor intronisé au Temple de la renommée de la Coupe Rogers

9 août, 2019

Pour la première fois depuis 1989, le nom de Daniel Nestor n’était pas sur un des tableaux de la Coupe Rogers, après 30 participations de suite au tournoi canadien.

Le Torontois de 46 ans était cependant bel et bien à Montréal. Il a fait le voyage avec sa femme et ses deux filles pour son intronisation au Temple de la renommée de la Coupe Rogers.

Pour l’occasion, l’ancien capitaine et entraîneur-chef du Canadien de Montréal Guy Carbonneau a remis au grand amateur du Bleu-Blanc-Rouge un maillot tricolore lors d’une cérémonie qui s’est déroulée sur le Court central avant le premier match de la soirée. Tout comme Aleksandra Wozniak mardi, Nestor a reçu une plaque commémorative qui ornera dorénavant les couloirs du Stade IGA.

Photo : Pascal Ratthé / Tennis Canada

L’ancien numéro 1 en double qui a remporté 91 titres au cours de sa carrière avec 11 partenaires différents, a aussi représenté le Canada à la Coupe Davis à maintes reprises et a décroché l’or aux Jeux olympiques de 2000 de Sydney avec Sébastien Lareau.

« Daniel est l’un des plus grands joueurs de double du monde, sinon le meilleur, parce qu’il a gagné avec différents coéquipiers », a mentionné Milos Raonic. « Je pense que les seuls autres joueurs à l’avoir peut-être devancé sont Bob et Mike (Bryan), mais ils ont signé la majorité de leurs réalisations ensemble. Daniel l’a fait avec plusieurs personnes et il a gagné sur toutes les surfaces. »

La première Coupe Rogers de Nestor, qui est né à Belgrade en Serbie, a été celle de 1989 à Montréal. Et il se souvient de chaque détail.

« Je n’avais que 16 ans. J’avais reçu un laissez-passer pour le simple et le double, a-t-il relaté. Je me souviens juste d’avoir affronté un joueur qui était bien meilleur que moi. Avant le match [de simple], j’ai jeté un œil au tableau et j’ai réalisé que si je gagnais, j’allais affronter John McEnroe. Je ne sais pas pourquoi j’ai décidé de regarder aussi loin devant, mais ça m’a fait paniquer. »

Félix Auger-Aliassime, qui n’en était — en comparaison — qu’à sa deuxième participation à la Coupe Rogers cette année, s’est dit extrêmement impressionné par les exploits de son compatriote, qu’il a eu le plaisir d’apprendre à connaître au cours des dernières années.

« C’est incroyable. Jouer 30 ans d’affilée à la Coupe Rogers, c’est fou », a évoqué le Québécois. « C’est une légende de notre sport au Canada. Je n’ai pas eu la chance de beaucoup le côtoyer, mais ç’a été un véritable modèle pour moi et pour nous tous, jeunes joueurs au Canada. Ce qu’il y a de particulier, c’est que je faisais partie de l’équipe de la Coupe Davis pour la première fois (à l’automne dernier) alors que c’était sa dernière à lui. Ça marque vraiment un changement de génération et c’est une anecdote dont je me souviendrai longtemps. »

L’ancien joueur canadien Frédéric Niemeyer, qui agit aujourd’hui comme entraîneur au sein de la fédération, a bien connu Nestor et a été son partenaire de double pendant une dizaine d’années à la Coupe Davis. Il a également pris part à deux Jeux olympiques (2004 et 2008) en compagnie de Nestor.

« C’est un gars qui a deux personnalités ; quand on ne le connaît pas intimement, c’est un gars gêné, introverti », a expliqué Niemeyer. « Mais quand tu le côtoies, il est complètement à l’opposé. C’est un blagueur, un gars d’équipe. »

Niemeyer se souvient même qu’à ses débuts chez les pros, vers la fin des années 1990, Nestor était allé jusqu’à lui proposer de venir dormir chez lui lorsqu’il avait des consultations médicales à faire à Toronto pour éviter de devoir payer pour une chambre d’hôtel. Typique Nestor. « C’est un joueur qui a toujours souhaité la bienvenue à la relève », a ajouté Niemeyer. « Il a su s’adapter aux nouvelles générations et il en a vu quelques-unes. Il était très aimé. Dans certains tournois, l’ambiance est parfois un peu tendue, mais il réussissait toujours à détendre l’atmosphère. Je pense aussi que c’est ce qui a fait qu’il a joué aussi longtemps ; il adore le sport, il adore la vie sur le circuit. Tu ne peux pas jouer aussi longtemps si tu n’aimes pas ce que tu fais. Le tennis lui a beaucoup donné, mais je pense qu’il a beaucoup redonné au tennis, lui aussi. »  

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